Tadej Pogačar Va Devenir Plus Grand Que Moi » — Quand Eddy Merckx Rend un Hommage Émouvant à un Cycliste d’Exception en Louant Son Talent Surhumain, Sa Soif de Victoires et Son Dernier Titre Majeur Qui Le Projette Vers une Gloire Intouchable dans l’Histoire du Cyclisme Mondial
Dans le monde du cyclisme, il est rare que les légendes se penchent publiquement sur leurs successeurs sans une once de réserve, sans laisser filtrer une pointe de rivalité ou d’attachement à leur propre gloire passée. Pourtant, lorsqu’Eddy Merckx, souvent considéré comme le plus grand cycliste de tous les temps, s’exprime sur Tadej Pogačar, ses mots n’ont rien de défensif ou protecteur. Ils sont admiratifs, sincères, presque paternels. Et surtout, ils sont lourds de sens : « Tadej Pogačar va devenir plus grand que moi. »
Ces propos, livrés dans un moment de contemplation profonde après la récente victoire de Pogačar dans un prestigieux Monument cycliste, ont secoué le monde du sport. Car lorsque “Le Cannibale” parle, le peloton écoute. Et quand il place quelqu’un au-dessus de lui-même, cela dépasse le compliment. C’est une passation symbolique, une reconnaissance absolue, une forme de couronnement anticipé.
Une trajectoire hors du commun
Depuis ses débuts professionnels en 2019, Tadej Pogačar n’a cessé de repousser les limites du possible. Dès sa première participation au Tour de France en 2020, il rafle la victoire au nez et à la barbe de tous les favoris, avec une démonstration de force inédite dans le contre-la-montre de La Planche des Belles Filles. Il devient alors, à seulement 21 ans, le plus jeune vainqueur du Tour depuis 1904.
Mais ce n’était que le début. En 2021, il double la mise avec une domination encore plus nette. Il monte les cols avec une aisance presque irréelle, dépose ses adversaires avec un sourire calme, et semble danser sur les pédales comme s’il ne connaissait ni la douleur, ni la gravité.
À partir de là, sa légende prend forme. Il enchaîne les victoires sur tous les terrains : Liège-Bastogne-Liège, le Tour de Lombardie (qu’il a désormais remporté trois fois), la Flèche Wallonne, Tirreno-Adriatico, et même le Tour des Flandres, un terrain historiquement hostile aux grimpeurs. Pogačar casse les codes, défie les traditions, et s’impose partout, tout le temps.
Le regard du maître
Eddy Merckx, lui, observe tout cela avec une acuité que seule l’expérience des sommets peut offrir. Il connaît la solitude des leaders, l’épuisement mental des saisons pleines, les exigences d’une carrière bâtie sur la constance et la polyvalence. Et pourtant, il ne voit chez Pogačar ni excès, ni relâchement. Juste une maturité prématurée, une ambition saine, et un feu intérieur semblable à celui qu’il portait lui-même dans les années 1970.
« Ce garçon a tout, » déclare Merckx. « Il est intelligent, offensif, complet. Il grimpe comme un chamois, il roule comme un champion du monde de chrono, et il lit la course comme un vieux renard. Je ne vois aucune faiblesse. »
Merckx ajoute, avec une humilité touchante : « Je n’aime pas comparer les époques. Mais si vous me demandez qui, aujourd’hui, incarne le mieux l’esprit du cyclisme total… c’est lui. Et je pense même qu’il ira plus loin que moi. Je suis fier de voir ce sport entre de si bonnes mains. »
Un palmarès qui s’épaissit
La récente victoire de Pogačar, que Merckx félicite avec émotion, est venue étoffer un palmarès déjà ahurissant. Il s’agit de son quatrième Monument, mais aussi d’un moment charnière : ce triomphe marque la fin du doute pour certains sceptiques, encore accrochés à l’idée que Pogačar n’était “que” un coureur de Grands Tours.
Il leur répond avec classe, sur les pavés, les bosses flamandes, dans la pluie et le vent. Et il le fait sans jamais renier sa nature joyeuse, sans s’isoler, sans devenir une machine froide. C’est d’ailleurs un autre point que souligne Merckx : « Ce qui me frappe chez Tadej, c’est sa simplicité. On dirait qu’il court pour le plaisir, pas pour les titres. Et pourtant, il les collectionne comme s’il était programmé pour gagner. »
À 26 ans, Pogačar compte déjà deux Tours de France, trois Tours de Lombardie, un Liège-Bastogne-Liège, un Tour des Flandres, plusieurs courses par étapes majeures, et désormais ce nouveau Monument, qui pourrait bien être le prélude à un triplé historique.
L’héritier d’un sport en mutation
Tadej Pogačar arrive à un moment clé de l’histoire du cyclisme. Le sport s’ouvre, se mondialise davantage, s’accélère. Les saisons n’ont plus de temps morts. Les talents émergent jeunes, explosent vite, mais s’éteignent parfois trop tôt. Dans ce contexte ultra-compétitif, il réussit un équilibre fascinant entre performance et longévité.
Il s’entoure bien, évite les excès, et conserve une fraîcheur mentale rare. Merckx, souvent critique à l’égard de la nouvelle génération, ne tarit pas d’éloges sur la façon dont Pogačar construit sa carrière : « Il ne cherche pas la lumière, elle vient à lui. Et quand il la reçoit, il la renvoie avec élégance. C’est un champion dans tous les sens du terme. »
Un respect mutuel
Le plus beau dans cette histoire, c’est peut-être l’attitude de Pogačar lui-même. Loin de prendre la grosse tête, il accueille les compliments de Merckx avec une humilité désarmante. Lorsqu’on lui rapporte les propos du Belge, il répond simplement : « Je ne serai jamais Eddy. Il est unique. Mais j’essaie de faire honneur à son héritage, à ma manière. »
Il confie également avoir grandi en regardant des documentaires sur Merckx, en étudiant ses attaques, ses succès, sa manière de courir. « C’est une source d’inspiration, » dit-il. « Si je peux un jour avoir un impact sur les jeunes comme il en a eu sur moi, ce serait ma plus grande victoire. »
L’ombre et la lumière
Il serait facile d’idéaliser Pogačar au point d’en faire une figure parfaite. Mais le Slovène ne cache pas les moments difficiles. Sa défaite dans le Tour de France 2022 face à Jonas Vingegaard l’a marqué. Il a connu la douleur, la pression, la frustration. Pourtant, là encore, il s’est relevé avec classe.
Il a utilisé cet échec comme un carburant. Il a ajusté son entraînement, appris de ses erreurs, et est revenu encore plus fort. Cette capacité à transformer les défaites en leçons rappelle celle des plus grands. Merckx lui-même le sait bien : « Ce n’est pas dans la victoire qu’on reconnaît un champion. C’est dans la façon dont il réagit à la défaite. »
Vers l’immortalité
Alors, que manque-t-il à Pogačar pour dépasser définitivement Merckx dans l’imaginaire collectif ? Peut-être le Giro, la Vuelta, ou un troisième Tour de France. Peut-être un enchaînement Giro-Tour la même année, comme seuls les monstres sacrés l’ont réussi. Peut-être même l’or olympique.
Mais en réalité, la comparaison devient presque inutile. Car Pogačar est en train d’écrire sa propre légende, avec son propre style, sa propre époque. Il ne sera pas “le nouveau Merckx”. Il sera Tadej Pogačar. Et cela suffira à graver son nom parmi les plus grands.
Une déclaration qui traverse le temps
Le fait qu’Eddy Merckx, l’homme aux 525 victoires, aux cinq Tours de France, aux sept Milan-San Remo, aux trois Mondiaux, reconnaisse en Pogačar un héritier — voire un successeur — marque un tournant émotionnel et symbolique.
Ce n’est pas simplement un hommage. C’est un acte de reconnaissance. C’est l’histoire du cyclisme qui se donne la main entre générations, entre un roi couronné et un prince devenu roi à son tour.
Et cette phrase, simple, pure, vibrante, résonne comme une prophétie :
« Tadej Pogačar va devenir plus grand que moi. »
Peu importe combien de courses il remportera encore. Peu importe s’il gagnera dix, douze ou quinze Monuments. Ce qui restera, c’est l’impression. Ce sentiment universel, partagé sur toutes les routes du monde, que nous assistons, en direct, à quelque chose de rare, de précieux, de légendaire.
Le passé regarde le futur droit dans les yeux. Et il sourit.
