Wout van Aert et Eddy Merckx : Une Discussion Entre Deux Géants du Cyclisme Belge
Le cyclisme est une passion en Belgique, une véritable institution qui a produit certains des plus grands talents de ce sport. Parmi eux, deux noms se détachent : Eddy Merckx, légende incontestée des années 1960 et 1970, et Wout van Aert, un des cyclistes les plus polyvalents et dominants de sa génération. Bien qu’ils appartiennent à des époques différentes, une conversation fictive entre ces deux champions belges révélerait sans doute des perspectives fascinantes sur l’évolution du cyclisme et les défis propres à leur carrière respective.
Eddy Merckx : L’Incomparable “Cannibale”
Il est difficile de parler de cyclisme sans évoquer Eddy Merckx. Le “Cannibale”, comme il est surnommé, est souvent considéré comme le plus grand cycliste de tous les temps. Durant sa carrière, Merckx a accumulé un nombre impressionnant de victoires : 11 Grands Tours (5 Tour de France, 5 Giro d’Italia, 1 Vuelta), 19 victoires dans les monuments, et un record d’une longévité exceptionnelle. Sa capacité à dominer tant les classiques que les Grands Tours était inégalée, et il a incarné la détermination, la résistance et une soif de victoire qui lui ont valu ce surnom.
Cependant, au-delà des chiffres et des trophées, ce qui distingue Merckx est son approche du cyclisme. Il était connu pour son instinct de course impitoyable, sa capacité à attaquer à tout moment, et sa polyvalence dans tous les terrains, qu’il s’agisse de montagnes, de contre-la-montre ou de sprints. Chaque course pour Merckx était une occasion de victoire, et cela se reflète dans son palmarès : plus de 500 victoires professionnelles.
Wout van Aert : L’Héritier Moderne ?
Wout van Aert, bien qu’évoluant dans un contexte cycliste moderne radicalement différent, incarne plusieurs des qualités qui faisaient la force d’Eddy Merckx. D’abord connu pour son talent exceptionnel en cyclo-cross, Van Aert a rapidement fait la transition vers la route, où il a prouvé sa valeur en tant que coureur complet. Ses victoires dans les classiques comme Milan-San Remo, les Strade Bianche et plusieurs étapes du Tour de France témoignent de sa polyvalence, une qualité souvent comparée à celle de Merckx.
À 29 ans, Van Aert a déjà marqué le cyclisme de son empreinte, tant par sa puissance que par sa capacité à exceller dans presque toutes les disciplines : sprint, contre-la-montre, pavés, courses de montagne. L’une de ses forces majeures est sa régularité et sa résilience dans des courses aussi variées que Paris-Roubaix ou le Tour de France. Son duel permanent avec son compatriote et rival Mathieu van der Poel est d’ailleurs une réminiscence des grandes rivalités cyclistes du passé, rappelant Merckx et son propre rival éternel, Luis Ocaña.
La Rencontre Imaginaire : Perspectives Croisées
Imaginons une discussion entre ces deux figures emblématiques du cyclisme belge.
Eddy Merckx : “Wout, tu as réussi à t’imposer dans presque toutes les disciplines. Ce n’est pas une tâche facile à accomplir, surtout avec l’évolution de notre sport. Mais comment fais-tu pour jongler entre les classiques, les Grands Tours, et maintenant, les Jeux Olympiques ?”
Wout van Aert : “C’est vrai que le cyclisme est devenu beaucoup plus spécialisé aujourd’hui. Mais je me suis toujours inspiré de coureurs comme toi, Eddy. Vous étiez capables de tout faire. Moi, je trouve ma motivation dans les défis variés, et je crois que la clé est d’avoir une approche équilibrée, tant physiquement que mentalement. Chaque course est une opportunité pour moi d’apprendre, même si je ne gagne pas toujours. Je veux laisser une marque dans ce sport en tant que coureur complet.”
Eddy Merckx : “C’est exactement ce que j’ai toujours cru : chaque course mérite d’être courue avec tout ce qu’on a. Je vois que tu partages cette philosophie. Mais dis-moi, comment gères-tu la pression, surtout avec les attentes si élevées en Belgique ?”
Wout van Aert : *”C’est un des aspects les plus difficiles à gérer. La Belgique est un pays de cyclisme, et il y a toujours cette attente que je performe, peu importe la course. Mais en même temps, c’est ce qui me pousse à aller de l’avant. Je me dis toujours qu’un jour je pourrai peut-être, à ma manière, être comparé à toi. Mais cela reste un long chemin.”
Eddy Merckx : *”Tu es déjà sur la bonne voie, Wout. Mais n’oublie jamais : le cyclisme est un sport d’endurance, pas seulement dans les jambes, mais aussi dans la tête. J’ai eu mes hauts et mes bas, mais ce qui m’a toujours poussé, c’est cette envie de me surpasser.”
Wout van Aert : *”C’est exactement ce que j’essaie de faire. Chaque fois que je monte sur le vélo, je pense à la prochaine étape, au prochain défi. Et, comme tu le sais sûrement, il y a toujours un Van der Poel ou un Pogacar qui attend de prendre le dessus, alors il faut rester concentré.”
Eddy Merckx : “C’est bien de voir cette génération qui pousse si fort. Vous rendez le cyclisme excitant à nouveau. Mais n’oublie jamais que ce qui compte le plus, c’est l’amour du vélo. Le reste, les victoires, les trophées, viennent après.”
Héritage et Comparaison
Bien que leurs carrières soient séparées par plusieurs décennies, Wout van Aert et Eddy Merckx partagent un trait commun : une volonté de s’adapter et de dominer. Pour Merckx, le cyclisme était une question de contrôle total, tandis que pour Van Aert, il s’agit de polyvalence dans une ère où la spécialisation est devenue la norme.
Les comparaisons entre les deux coureurs sont inévitables en Belgique. Eddy Merckx reste le héros national, celui que tous les jeunes cyclistes rêvent d’égaler. Mais Wout van Aert, avec ses succès sur les pavés, les sprints et les montagnes, incarne l’héritier moderne de cette tradition. Tandis que Merckx a dominé une époque où les coureurs pouvaient exceller dans tous les domaines, Van Aert montre qu’il est possible de rester compétitif dans un sport où chaque discipline exige une préparation spécifique.
L’Avenir de Wout van Aert
À 29 ans, Van Aert est encore dans la fleur de l’âge. Beaucoup s’attendent à ce qu’il continue d’ajouter des classiques et des victoires d’étape à son palmarès, tout en visant peut-être un jour une victoire finale dans un Grand Tour, un exploit qui le placerait encore plus près du statut de légende comme Merckx.
Mais ce qui distingue véritablement Wout van Aert, c’est son approche terre-à-terre et sa détermination à laisser une empreinte durable sur le cyclisme. Il ne cherche pas à remplacer Eddy Merckx, mais plutôt à écrire sa propre histoire, une histoire qui, pour beaucoup, s’inscrira en parallèle à celle du Cannibale.
Ainsi, dans l’histoire du cyclisme belge, cette “discussion” entre Wout van Aert et Eddy Merckx représente bien plus qu’une simple comparaison de talents. C’est une continuité, un passage de témoin entre générations, montrant que, peu importe les époques, la passion, la détermination et l’amour
du vélo resteront toujours au cœur du sport.
